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Le vide politique, la république du renoncement
12 septembre 2017

La doctrine Macron est-elle Machiavélique ?

Mémorandum de la pensée macroniste

 Ces repères du Macronisme dévoilent une doctrine de mépris et de suffisance

 

 Très certainement, Emma (diminutif de Em-manuel Ma-cron) a reçu une éducation entourée des nombreuses protections économiques, sociales et spirituelles. Il n’a pas connu l’échelle sociale trop fragile, en bois de châtaigner. Il a grimpé l’escalier de marbre qui ne s’écroule pas sous les pas ascendants. Il fut entouré d’une mère bienveillante à la naissance, et fut conseillé dès la fin de l’adolescence, par une mère adoptive et dévouée.

Toutes deux ont su le mettre à l’abri des risques de l’insignifiance : il sut se distinguer des autres, les gueux, les illettrés, les dealers, les fainéants, les cyniques, les extrêmes, les bons à rien…

 Emma a fréquenté l’ENA, Sciences-Po et servi la Banque Rothschild. Il n’est pas tombé dans le déclassement social ambiant d'une société à la recherche du temps futur ; il est devenu un « méritocrate » surclassé. Oui, Emma  avait publié une étude philosophique sur la pensée de Machiavel, de laquelle, oui, il tire son inspiration pour imposer sa doctrine, qui promet le Big-Bang  politique, social, économique. Voici ses premières intentions déclarées :

 Ceux qui approuvent son action sont les nouveaux progressistes ; ceux qui la combattent sont les nouveaux conservateurs 

Dans ce pays atteint de "cécité", il veut construire une France soumise à sa vision du "progrès"; Ses réformes seront faites au pas de charge ;

Emma veut réduire le rôle des Institutions, flexibiliser le travail, glorifier l’enrichissement…

 Conçues pour abriter les « âmes bien nées », les nombreuses protections que procure l’éducation reçue dans cet autre monde marbré, et que tant de millions de citoyens n’ont pas côtoyé dès leur naissance, déclenchent parfois des réflexes de mépris et de suffisance. C’est le cas pour certaines élites, que l’ordre social établi propulse à la direction de la Nation.

Emma en est une démonstration. Mais tôt ou tard, naîtront les réflexes de crainte et d’épouvante des uns ou des autres, quand la société ne supportera plus les conséquences de ce chaos politique, économique et social.

 

LA JEUNESSE ET MACRON

 Dans l’univers macroniste, c’est un bilan comptable machiavélique qui définit le monde social. On fustige d’abord cette jeunesse effrayante, abrutie, déconnectée, qui s’assouvit dans" le chômage"", l'assistanat", « l’inculture », dans « l’illusion » ou « l’inaction ». Ces jeunes sont « les pertes » dans le bilan d’Emma. A l’inverse, le macronisme exalte les autres jeunes, les « créateurs », les « audacieux », les « flamboyants »…, ceux qui « réussissent » : ils représentent « le capital et les fonds propres » d’un même bilan, et seraient, paraît-il, la richesse du monde socialement correct d'Emma.

Jamais un Président n’est allé aussi loin dans le mépris en affichant de tels idées :

 « L'économie du Net est une économie de superstars. Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ». Ces propos démagogiques et indécents glorifient la cupidité sans limite.
 « Allez à Stains (en Seine-Saint-Denis) expliquer aux jeunes qui font chauffeur Uber de manière volontaire qu'il vaut mieux tenir les murs ou dealer ». Ces propos, qui consacrent « l’ubérisation » comme avenir pour les autres jeunes, sont cyniques et méprisants.

 

L’ECONOMIE DE TRANSPORT ET MACRON

 Emma veut transformer les modes de transport : les taxis Uber, les cars Macron, bientôt les pousse-pousse pékinois. On trouve également les cyclistes, livreurs de colis, qui ne gagnent pas le SMIC et s’épuisent avec leur propre bicyclette, pour gagner trois Kopeks.

 Pour réussir, dit Emma, il faut bouger, changer de destination, accepter les sacrifices du présent pour un futur heureux. C’est semblable aux préceptes du "Temple du Soleil" qui prétendait que : « Le sacrifice de soi est la porte du bonheur ! »

 Emma a dit :

« La réforme (cars Macron) est bonne pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer dans les transports en commun parce que le train est trop cher. Donc quand on me dit, 'les pauvres voyageront en autocar', j'ai tendance à penser que c'est une caricature, mais les pauvres qui ne peuvent pas voyager voyageront plus facilement…»

 Le train, ce mode rapide, écologique et convivial, serait-il voué à devenir un transport de luxe ? On peut le craindre quand on découvre dans une interview du journal « Le Monde », que notre Président envisage « l’ubérisation » des cheminots :

 « …SNCF sera un acteur des mobilités plurielles, beaucoup plus numérisées, où les agents auront des missions plus variées »

 Les cheminots devront bouger, devenir polyvalents, s’insérer dans « l’ubérisation » massive de la société. C’est une évolution qu’on veut nous imposer comme panacée d’un futur avenir inévitable. Qui peut oublier ce constat évident :

Depuis longtemps, c’est l’économie incontrôlable des « petits boulots » et de l’ubérisation des transports qui maintient en survie le Tiers-Monde, où vivent quelques milliards de pauvres « qui ne sont rien ». Et ceux qui peuvent « réussir » dans ce marasme humanitaire, ne sont qu’une infime minorité.

En juin 2017 à la Halle Freyssinet à Paris, Emmanuel Macron a osé cette autre déclaration :

 « Dans une gare, on croise des gens  qui réussissent et des gens  qui ne sontrien »

 C’est le tri machiavélique ! Mais quelques semaines plus tard, il n’hésite pas à déclarer :

 « Ce sont les voyageurs, les chargeurs, les données les concernant qui ont de la valeur dans cette entreprise (SNCF) »

Finalement, les « gens qui ne sont rien » gardent une valeur macroniste : au moins, ils consomment, mais pour le reste de leur temps, ils deviennent transparents ! Des bons à rien !

 

LES ILLETRÉS, LES PATRONS ET LE MÉPRIS

 En septembre 2014, Emma, tout nouveau ministre de l’économie, tient ces propos sur Europe 1 :

 « Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes. Il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique :    Vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 kilomètres ! »

En oubliant d'exprimer la solidarité nationale, il ne s'agit pat d'une omission involontaire de sa part. Pour Emma, les déchirures familiales, sociales et économiques, provoquées par le chômage, sont normales et recevables. Mais en janvier 2016, il exprime sa compassion pour l'avenir incertain des patrons :

 « Bien souvent, la vie d'un entrepreneur est bien plus dure que celle d'un salarié, il ne faut pas l'oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties »

Certes, l’entrepreneur d’une TPE en difficulté vivra le même calvaire que ses quelques employés. Mais à vouloir transformer tout patron en victime et l’employé en obligé du patron, ne va-t-on pas demander aux salariés de cotiser pour le chômage des patrons ?

En mai 2016, pris à partie par deux militants syndicaux récemment licenciés, le ministre Emma  s’emporte :

« Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler »

 La doctrine macroniste tourne en rond : si vous ne trouvez pas de travail selon vos compétences, c’est que vous n’avez pas « réussi ». Il vous reste les « petits boulots » et vous pourrez vous payer un costard ! Dans la doctrine macroniste, on peut même supposer que l’alcoolisme engendre le chômage, et non l’inverse. Selon Emma :

 « L'un des principaux signes de cette déstabilisation de l'état de santé collectif est l'alcoolisation des hommes, mais aussi des femmes et des jeunes… » (extraits/journal « L’avenir de l’Artois »)

 Peu à peu, nous découvrons le cynisme, la suffisance et le mépris  du Prince, adepte de Machiavel.

_________________

En conclusion

Pour le macronisme, il est évident que les pauvres resteront pauvres et que la réussite n’est pas offerte à tous. Elle est nécessairement sélective selon son milieu social. Si l’audace créatrice permettant la réussite était accessible à tout citoyen, il y a longtemps que la France serait un paradis de bonheur, baignant dans la liberté, l’égalité et la fraternité.

 Non, aujourd’hui la France ne peut pas rassembler 67 millions de citoyens milliardaires ayant réussis.

 Emma (Em-manuel Ma-cron) met en danger la cohésion nationale par son dédain de ceux qui ne réussissent guère. Qu’il réfléchisse et que le roman de Flaubert inspire notre Président, car Emma Bovary choisit d'en finir en s'empoisonnant, lorsqu'elle comprend qu’elle s’est laissée berner par ses illusions et son aveuglement.

En attendant, je relis Victor Hugo, véritable visionnaire du futur.

"... Mais surtout c’est le peuple, attendant son salaire,
Le peuple, qui parfois devient impopulaire…
 Je défends l’égaré, le faible…
 Etant les ignorants, ils sont les incléments ;
Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
...Que votre aveuglement produit leur cécité…
D’une tutelle avare on recueille les suites...
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité...

... Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?" V.H.

 

 

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Commentaires
P
A quand le prochain?
Répondre
C
C'est peut-être bien pire que des prémisses, ce qui va suivre...
Répondre
Le vide politique, la république du renoncement
  • Les situations et les hommes politiques côtoient souvent le néant. Ils promettent pour tenter d'accéder au pouvoir, mais grâce aux médias, aux renoncements, aux imprévus événementiels, ils inventent les diversions qui justifient leurs renoncements.
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